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Winter Experience GORE-TEX – Le rôle de l’équipement en haute altitude

Il y a quelques jours, Winter Expérience GORE-TEX vous présentait Fred Degoulet, membre de la cordée du « Gang des Moustaches », une équipe récompensée par un Piolet d’Or pour leur première ascension de la face sud du Nuptse (7742m) en 2017. A travers son retour d’expérience, Fred nous expliquait qu’il leur avait fallu trois ans et trois tentatives pour réussir à trouver les clés de cet itinéraire d’ampleur, mais aussi et surtout à appréhender cette expédition avec le bon matériel. Pour vous, il nous parle aujourd’hui de l’importance de l’équipement en haute-montagne et de la manière de l’adapter selon les conditions météo.

winter experience gore tex -equipement haute altitude

Fred, comment se prépare-t-on pour une expédition aussi technique en Himalaya ?

Tout d’abord, il faut bien distinguer de quel type d’expédition l’on parle. En ce qui concerne le Nuptse, c’était une « première », c’est-à-dire que l’on ne savait pas vraiment à quoi s’attendre dans la voie puisque personne n’était passé avant nous. Nous n’avions aucune information sur la difficulté des longueurs de grimpe, jusqu’à ce que l’on s’attaque à ce projet. Au fil des trois tentatives, nous avons énormément appris, tant sur le style de progression (nombre de bivouacs), sur le temps nécessaire pour libérer des longueurs de difficulté soutenue à cette altitude, et sur le matériel que nous pouvions emporter avec nous. Le poids de l’équipement et le choix des vêtements est toujours un gros point de vigilance en expédition. C’est non seulement une question de confort, mais surtout une question de survie. Lorsque l’on prépare son sac avant de partir, on fait la liste de toutes les choses que l’on est censés prendre, par type de matériel, puis on choisit à chaque fois le produit le plus performant possible en considérant son poids, son encombrement et son efficacité technique. Nos sacs n’étant pas extensibles, il faut réussir à tout caser dans un sac de 50 litres.

Au départ de cette voie en face sud et bien que l’on soit à 5400m, il fait relativement bon. On a tout dans le sac, donc on est quasiment en collant et en t-shirt, puis au fur et à mesure que l’on monte, on enfile des couches supplémentaires. Personnellement, je suis plutôt partisan d’utiliser beaucoup de couches différentes (cinq en haut et en trois en bas). Mais ce choix des couches de vêtements est un véritable casse-tête car il faut également faire rentrer tout le reste dans le sac : matériel technique (broches à glace, cordes, coinceurs, ancrages, etc.), matériel de sécurité (casque, baudrier, gants, lunettes de soleil, masque), matériel de secours (pharmacie), le couchage (tente, duvet, matelas) et bien évidemment la nourriture pour huit jours, ainsi que les ustensiles pour cuisiner (réchaud et gaz).

« Réussir à faire rentrer tout cet équipement et tous ces vêtements dans un sac de 50 litres est un casse-tête qui nous prend des mois à résoudre ! »

winter experience gore tex -equipement haute altitude

Lors de la première grosse tentative que l’on a faite (en 2016), nous étions restés sur notre lancée du Pérou et l’on a peut-être un peu pêché par orgueil. Nous avions pris l’habitude que tout se déroule très bien, voire trop bien. Avec l’altitude, on s’est rendus compte que nous n’avions pas assez préparé notre affaire. Nous avons buté vers 7400m, soit 350m sous le sommet, fatigués à cause du poids du sac et du manque d’oxygène.

Lorsque l’on est redescendus et que l’on a pris la décision d’y retourner l’année suivante, l’enseignement principal que nous en avons tiré était qu’il fallait optimiser encore davantage le poids de tout cet équipement. Il nous a fallu huit mois de travail avec nos partenaires, et pas mal de bidouilles, pour optimiser tout ce qui pouvait l’être. Nous avons pris la décision d’enlever tout ce que l’on pouvait : étiquettes, logos brodés, zips inutiles, morceaux de sangles en trop, élastiques de masques, etc. Pour la nourriture aussi, on a vraiment cherché à optimiser l’apport calorifique par rapport au poids. Au terme de cette phase de recherche et développement intense, le travail avait payé. Nous avions réussi à gagner environ 2kg par personne ! Pour une expédition à cette altitude, cela fait une énorme différence.

Sans aller dans cet extrême, c’est vraiment le conseil que je donnerais à chacun, posez-vous la question du matériel que vous emportez, prenez des vêtements techniques qui s’adaptent à toutes les situations. Les produits en GORE-TEX Pro sont extrêmement polyvalents et nous ont pas mal aidé à résoudre cette équation du poids/encombrement/usage.

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Quel rôle joue les vêtements de protection dans un tel projet ?

Tous les vêtements que l’on emporte avec soi ont été réfléchis à maintes et maintes reprises. On essaye d’imaginer à l’avance tous les scénarios que l’on pourrait rencontrer. Suivant où l’on est, il ne faut pas que l’on puisse trop transpirer et, au contraire, il ne faut surtout pas que l’on ait trop froid. Chercher à se réchauffer en milieu « hostile » demande énormément d’énergie. Il y a donc un juste équilibre à trouver pour réguler la température du corps et l’on est en permanence en train de le gérer. Le choix des vêtements que l’on porte change selon les phases d’une expédition. Dans la vallée, il peut pleuvoir donc il faut des vêtements étanches. S’il fait chaud, il faut des vêtements qui respirent. Et évidemment, en altitude, les conditions sont souvent froides et ventées. Les pires conditions que l’on puisse rencontrer sont la pluie et le froid en simultané.

« De manière générale, je trouve qu’il est plus facile de gérer les conditions extrêmes que les conditions intermédiaires ! »

Une anecdote, au Pérou, en 2014, il commençait à pleuvoir à partir de midi. On marchait vite et on n’a pas voulu mettre notre veste GORE-TEX pour éviter de trop transpirer. Au final, on était à la fois trempés et gelés. Cela nous a obligé à nous arrêter pour faire un feu et se réchauffer. Mais dans ce genre de situation, un mauvais choix de vêtements peut signer la fin de l’expédition. On ne nous y reprendra plus !

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Comment utilises-tu les produits GORE-TEX dans ta pratique ?

Les vêtements en GORE-TEX sont un peu comme mon outil de travail en hiver. Je les porte quasiment chaque jour lorsque je suis dehors, surtout en ski de randonnée et en cascade de glace pour leurs propriétés de protection contre l’humidité et le vent, et leur respirabilité.

Quand je fais de l’alpinisme en été, j’ai toujours une veste en GORE-TEX Pro et un sur-pantalon dans le sac également. Il m’arrive d’ailleurs souvent de prendre une doudoune en taille Medium et une veste GORE-TEX en Large. Ça me permet de passer une nuit à l’extérieur, sans avoir le poids d’un duvet dans le sac au cas où il faille faire un bivouac.

En expédition, c’est un peu différent, quand on arrive au-dessus de 7000m, c’est bien souvent le pantalon et la veste en duvet qui sont le plus utiles car le froid est extrême et l’air assez sec. Mais les vêtements de protection nous servent beaucoup pour l’approche et pour les sommets d’acclimatation.

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Un grand merci à Fred Degoulet, du Gang des Moustaches, pour son partage d’expérience.

Si ces articles ont éveillé chez vous un appel des cîmes, et que vous avez envie de vivre ce genre d’émotions, restez connectés à nos réseaux sociaux dans les prochains jours… Un séjour en montagne avec Fred Degoulet et Winter Expérience GORE-TEX pourrait bien vous être proposé dans le cadre d’un jeu-concours ! A très bientôt 😉

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