Cet article est tiré de notre magazine 100% outdoor et montagne : le Mountain Spirit ! Rédigé par l’équipe Snowleader, ce magazine est fait pour tous les amoureux de nature et de ski. Au programme de ce numéro : Interview Exclusive du champion olympique Clément Noel, un dossier sur le ski alpin, les plus belles pistes de coupe du monde et des tutos sur le ski de pente raide avec Petzl.
Ici, notre équipe de Rebloch’expert s’est mobilisée pour vous apporter les meilleurs conseils détaillés afin de vous aider à choisir votre veste imperméable. Bonne lecture !
Sommaire
- #1 La veste 2 couches
- #2 La veste 2,5 couches
- #3 La veste 3 couches
- #4 Unités de mesure
- #5 Imperméabilité
- #6 Respirabilité
- #7 Les différents types de membranes
- #8 L’accessoirisation
Les vaches sont rentrées à l’étable, les feuilles sont tombées des arbres et la neige commence à pointer le bout de son nez. Pour vous comme pour nous, même si l’atmosphère est au cocooning, pas question de renoncer aux activités extérieures. Pour cela, rien de mieux qu’un bon équipement et surtout, une bonne protection face aux intempéries. En fonction des activités que vous souhaitez pratiquer, différents critères sont à prendre en compte et l’analyse de ces critères vous permettra de faire le bon choix.
Une veste de protection imperméable ou hardshell (carapace dure), a pour mission principale de vous prémunir face aux éléments grâce à la présence d’une membrane imper-respirante. Il existe 3 différentes constructions : en 2 couches, 2,5 couches et 3 couches, chacune ayant leur spécificité. Lorsque l’on parle de “couche”, il s’agit en fait d’épaisseur de textile pouvant être composée d’une membrane ou d’un autre type de tissus.
La veste 2 couches
Dans le cas d’une veste deux couches, comme la Explore Waterproof 2L de Salomon, la membrane imperméable et respirante est solidaire du tissu extérieur. Dans ce cas-là, comme la membrane est apparente à l’intérieur de la veste, il y a une doublure intérieure flottante pour que la membrane soit protégée des accrocs. Avec les vestes 2 couches, vous préservez votre budget car elles sont souvent moins chères que les vestes 2.5 ou 3 couches. Ces vestes sont également plus souples et souvent munies de plus de poches et généralement destinées à des usages comme la randonnée sur différents terrains, que ce soit à la journée ou sur plusieurs jours.
La veste 2,5 couches
Avec les vestes 2.5 couches, comme la Calcite Jkt de Patagonia, vous allez gagner en technicité. Cette fois, une fine pellicule de carbone ou autre matière sera pulvérisée pour être en contact avec la membrane. Les vestes 2,5 couches sont légères, compressibles et très respirantes. Cela leur confère un aspect un peu plus fragile. Ce type de veste est dédié à la pratique d’activités plus intenses comme la marche nordique, la course à pied, ou le vélo.
La veste 3 couches
Les vestes hardshell 3 couches sont les plus techniques du marché. En plus de proposer une excellente imperméabilité et respirabilité, elles sont adaptées aux éléments extérieurs avec des compositions leur apportant une grande résistance à l’abrasion (en cas de contact avec les sacs à dos ou bien les rochers par exemple). Vous constaterez aussi au toucher que les vestes hardshell 3 couches sont plus “rigides” et bruyantes dans la manipulation.
La membrane est directement intégrée entre le tissu extérieur et la doublure. Vous pourrez utiliser ce type de veste telle que la Dryzzle Futurelight Jacket de TNF dans vos sorties en alpinisme, en ski alpin ou de randonnées et la cascade de glace.
Unités de mesure
Selon la construction de votre veste, deux principales caractéristiques techniques ressortent : l’imperméabilité et la respirabilité. Bien entendu, les exigences et les besoins sont différents entre un alpiniste et un traileur et le compromis entre ces deux aspects varie d’autant. Une membrane est micro perforée de telle manière à ce qu’elle laisse passer la transpiration (vapeur d’eau) émise par votre corps dans un sens, tout en protégeant des éléments extérieurs (neige / pluie / vent) dans l’autre. Le vent quant à lui se perd dans le tissage des fibres, d’où la caractéristique dite “coupe-vent”.
Imperméabilité
Comment graduer les niveaux d’imperméabilité ? L’unité de mesure normée la plus utilisée par les marques est appelée le Schmerber, Charles Edouard Schmerber étant son inventeur.
Pour parvenir à déduire le niveau d’imperméabilité d’un textile, l’expérience consiste à placer un échantillon à plat sur lequel on vient poser une colonne remplie progressivement d’eau.
Plus la quantité d’eau est importante, plus la pression exercée est élevée (exprimée en pascals ou bar), le résultat final est obtenu à partir du moment où la membrane commence à être traversée par l’eau (apparition de gouttelettes).
Avoir une membrane imperméable à 20 000 Schmerber, le minimum pour garantir une imperméabilité totale, signifie qu’avant que celle-ci ne soit pénétrée par l’eau, il a fallu remplir la colonne jusqu’à une hauteur de 20 000 millimètres (1 Schmerber = 1 mm).
La membrane se situe dans la structure de la veste puisqu’elle est laminée au tissu extérieur qui est en contact direct avec les éléments extérieurs comme la neige, la pluie ou le vent. Pour parer à cela, le tissu bénéficie d’un traitement complémentaire dit DWR (Durable Water Repellent), qui va apporter de la déperlance sur toute la surface de la veste : l’eau va former des perles qui vont naturellement s’écouler durant votre activité.
Pour les vestes d’un niveau technique plus modeste, comme les softshell par exemple, on utilise le traitement par enduction du textile. On parle non plus d’imperméabilité mais de déperlance.
En résumé, on peut découper les vestes par intensité d’activité :
Occasionnelle : veste déperlante (softshell) à 10 000 Schmerber. Pour les randonnées et les sorties en ski alpin par temps favorable, ces vestes vous protègent suffisamment des légères intempéries.
Régulière : de 15 000 à 30 000 Schmerber. Les vestes équipées de telles membranes répondent à l’imperméabilité nécessaire à la plupart des pratiques du ski alpin au snowboard en passant par l’alpinisme.
Intensive : 30 0000 Schmerber et plus. Prévues pour être protégé dans les conditions les plus difficiles qui entraînent l’exposition dans la durée à de grandes quantités d’eau ou de neige.
Sachez pour finir que le plus gros orage que vous puissiez être susceptible de rencontrer pourrait être évalué à 5.000 Schmerber. Alors pourquoi opter pour une veste supérieure à cette valeur ? Selon l’activité, certaines zones de votre veste seront soumises à plus ou moins de pression et nécessitent donc une plus grande protection. À titre d’exemple, s’asseoir sur un télésiège mouillé équivaut à un besoin en imperméabilité d’environ 12.000 Schmerber
Respirabilité
Cette deuxième caractéristique, essentielle à toute pratique sportive, peut s’exprimer en MVTR ou RET. Pour calculer le MVTR, le test consiste à vérifier la quantité de vapeur d’eau (en grammes) que laisse passer un tissu au m² sur une période de 24h. La plupart du temps cette donnée fait suite aux Schmerber (sur les étiquettes), on trouve donc souvent : imperméabilité = 20 000 Schmerber / respirabilité = MVTR 20 000.
La RET (Résistance Evaporative Thermique) est l’unité de mesure choisie par Gore-Tex® entre autres, la marque estimant cette mesure plus parlante. Le test consiste à mettre la membrane directement au contact d’un procédé permettant à l’eau de passer d’un état liquide à un état gazeux en étant chauffée, la notation se faisant sur une échelle de 0 à 30. Plus le tissu s’approche d’un RET 0 plus il est respirant et à l’inverse plus il s’approche de 30, moins il l’est.
De même que pour le critère de l’imperméabilité, nous pouvons faire les affirmations suivantes même si ces données varient selon les marques de membranes :
| MVTR à 10 000 et moins (ou RET supérieur à 12) | MVTR entre 15 000 et 28 000 (ou RET entre 6 et 12) | MVTR entre 28 000 et plus (ou RET inférieur à 6) |
| Vestes moins respirantes dans lesquelles nous retrouvons notamment les softshell. | Vestes respirantes faites pour le ski alpin, le snowboard, le ski de randonnée, l’alpinisme et la randonnée toute saison, c’est là que l’on commence à parler de hardshell. | Vestes très respirantes et adaptées aux activités intensives telles que le ski de randonnée, l’alpinisme et le trail. |
Les différents types de membranes
L’indétrônable Gore-Tex®
La membrane la plus connue est sans aucun doute celle développée par Gore-Tex® depuis les années 80. Aujourd’hui, la marque a étoffé son offre de membranes avec des propriétés différentes selon les activités pratiquées. La plus technique, la Gore-Tex Pro®, est présente uniquement sur les vestes 3 couches. Les vestes comme la Trilogy V Icon Dual de Millet sont faites pour un usage intensif ou pour les milieux hostiles. Dotée d’une grande imperméabilité (30 à 40 000 Schmerber) et d’une respirabilité entre 6 et 7 RET, cette membrane s’avère très robuste (tissu utilisé très résistant), parfaite alliée pour vous accompagner en alpinisme, ski freeride, cascade de glace, escalade ou trekking.
La membrane Gore-Tex® se trouve sur les articles en 2 et 3 couches et dispose d’une imperméabilité moyenne de 28 000 Schmerber et d’une respirabilité entre 6 et 12 RET. C’est la veste idéale pour la randonnée et le ski. Une déclinaison en Gore-Tex Performance® existe et va se positionner entre une Gore-Tex® et une Gore-Tex Pro®. Les bandes d’étanchéité entre les différentes pièces qui constituent la veste sont alors plus larges. Cette membrane se retrouve sur les vestes en 2 et 3 couches et se situe généralement autour de 20 000 Schmerber pour ce qui est de l’imperméabilité. La Gore-Tex Active® est systématiquement associée à des vestes en 3 couches avec une imperméabilité moyenne de 25 000 schmerber. Cette membrane a l’avantage d’être très respirante (RET < 3) du fait que la maille face interne soit pressée sur la veste au lieu d’être collée. La membrane, plus fine, est également très compressible. Les activités de prédilection avec ce type de vestes sont le ski de randonnée, la randonnée ou le VTT. Attention, le poids de votre sac à dos doit être inférieur à 9 kg car la résistance à l’abrasion est moindre.
La Gore-Tex Paclite® et Paclite Plus® est faite pour les personnes à la recherche d’une veste outdoor légère et polyvalente. Présente sur des vestes en 2,5 couches, elle est plus légère et compressible que les autres membranes, donc très appréciée en fond de sac en randonnée (poids <12kg) ou lors de vos sorties en trail et VTT pour des intempéries d’intensité faible à modérée (imperméabilité moyenne de 20 000 Schmerber). Pour plus de compacité et de confort, optez pour la Paclite Plus®.
Gore-Tex® développe également une membrane appelée Gore-Tex Infinium (digne héritier du Windstopper) coupe-vent et déperlante mais n’est pas imperméable.
Les alternatives
Sur le même principe, d’autres sociétés développent des membranes imperméables à des degrés différents en termes d’imperméabilité et de respirabilité (liste non exhaustive) : Sympatex, Pertex, eVent, Schoeller, Dermizax. Tout comme Gore-Tex®, elles sont ensuite achetées et utilisées par les différentes marques outdoor, qui utilisent également leur propre membrane. Parmi les plus courantes, on retrouve (liste non exhaustive) : AdvancedSkin Dry chez Salomon, Dryedge chez Millet, H2NO chez Patagonia, DryPlay chez Picture, B.Dry chez Black Diamond ou encore DryVent et FutureLight chez The North Face.
L’accessoirisation
Le choix d’une veste de protection se fait en fonction de l’activité principale que vous allez exercer mais il faut être vigilant sur différents détails pour faire le bon choix. En effet, l’alpiniste n’a pas les mêmes besoins ni les mêmes attentes que le randonneur ou le pratiquant de VTT. Voici quelques éléments à considérer avant de faire votre sélection finale :
– Avez-vous besoin de porter un casque sous votre capuche ?
– Avez-vous l’intention de faire monter le cardio et donc de faire chauffer la machine ? Dans ce cas, des aérations sous les aisselles seront bienvenues.
– Porterez-vous la veste avec un baudrier ? Dans ce cas le double zip, ainsi que la hauteur des poches sur le buste auront leur importance.
– Allez-vous utiliser votre veste pour le ski alpin ? Dans ce cas, une veste avec poche forfait pourrait être pratique.
– La présence d’une jupe pare-neige peut être un plus pour skier en poudreuse.
– Les différents points de détails comme les cordons de serrage au niveau des hanches, de la capuche, ou du tour de tête pourront avoir aussi leur importance en fonction de votre pratique.
Le Mountain Spirit est offert pour toute commande sur snowleader.com et dans nos boutiques. Également, en vente au prix de 4,90€ dans plus de 1 800 kiosques français et sur notre site.
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