La via ferrata a le vent en poupe depuis quelques années, mais son origine est méconnue. Le terme « via ferrata » puise ses origines dans la Première Guerre Mondiale en Italie, plus précisément dans les Dolomites, un des berceaux du monde de la verticalité. Le but était alors de faire passer des hommes et du matériel militaire par les montagnes pour passer inaperçu aux yeux de l’ennemi.
Depuis, les pratiquants ne sont plus des militaires et l’activité a bien changé ! Certes engagée, elle est toutefois devenue plus récréative. Vous êtes expérimenté en randonnée ? Vous souhaitez découvrir la verticalité de nos montagnes autrement ? La via ferrata est un très bon moyen d’y parvenir !
Avant de vous lancer tête baissée, il vous sera essentiel de consulter le topo du parcours avant de vous lancer la via ferrata (à trouver sur internet ou en version papier dans les offices de tourisme). Il vous permettra de connaître la durée qui peut varier de moins d’une heure à plusieurs jours, ainsi que la difficulté de la via ferrata. Autre point très important : il vous rappellera le matériel nécessaire pour votre via ferrata.
Il va donc falloir vous équiper, pour vous sécuriser et disposer d’un maximum de confort d’utilisation lors de votre pratique. Voyons ensemble tout le matériel pour une via ferrata réussie !
Le matériel de base spécifique à la via ferrata
Le casque
Tous les casques d’escalade/alpinisme (norme EN 12492) peuvent être utilisés sur les via ferrata. Cette norme est spécifique aux casques de sécurité utilisés en escalade et en alpinisme. Ces casques sont donc adaptés aux travaux en hauteur tels que l’élagage. Cette norme apporte des exigences spécifiques aux activités en hauteur.
Au moment de l’achat de votre casque, vous vous demanderez peut-être pourquoi il y a de tels écarts de prix entre les casques. Une nouvelle fois, le prix est une histoire de confort et de protection supplémentaires :
- la finition des mousses en contact direct avec votre tête,
- la qualité des systèmes de réglage (molette par exemple) et leur facilité d’utilisation,
- la présence d’aérations,
- ou encore la finition des sangles (jugulaire) et du système de fermeture par exemple.
Le baudrier
De même que pour les casques, tous les baudriers peuvent être utilisés en via ferrata (norme EN 12277). Il est cependant conseillé de choisir des modèles avec des sangles réglables pour faciliter le passage des chaussures et vêtements lorsque vous l’enfilez ou l’enlevez.
Quelques technologies peuvent améliorer le confort de celui-ci lorsque vous vous asseyez dedans lors des phases de repos par exemple:
- des sangles larges,
- l’épaisseur de la mousse
- les différents éléments réglables
- le type de pontet.
Découvrez en détail comment choisir son baudrier.
La longe
Les longes spécifiques à la pratique de la via ferrata (norme EN 958), sont automatiquement composées de 2 brins élastiques au bout desquels on retrouve deux mousquetons de sécurité.
Ceux-ci permettront de vous sécuriser durant l’évolution de la via ferrata. Il sera obligatoire de toujours avoir un mousqueton attaché au câble durant toute l’avancée, surtout au moment de la transition entre deux portions (passage de broche). Voilà donc pourquoi la longe est équipée de 2 mousquetons : lorsque vous en déclipez un, l’autre reste attaché à la « ligne de vie » : le cable de via ferrata.
Sur la longe de via ferrata, on retrouve aussi un absorbeur de chocs à déchirement (enroulé dans une poche zippée située à la base des longes). Il garantira une absorption du choc supérieure aux longes utilisées en escalade en cas de chute (voir la notice d’utilisation).
Sur la plupart des longes de via ferrata, vous pourrez installer un troisième mousqueton, qui vous permettra de vous vacher (à un barreau ou une broche par exemple), pour vous sécuriser si les collègues de devant n’avancent plus, ou simplement si vous avez besoin de vous reposer au milieu d’un surplomb par exemple !
Certaines marques apportent leur touche personnelle, pour toujours plus de confort d’utilisation, comme avec le principe de longes rotatives pour limiter les risques de vous retrouver emmêlé dans votre équipement. Ainsi, vous pourrez vous concentrer un maximum sur vous, et les fameux collègues.
Attention !
Les longes utilisées en escalade ne remplacent en aucun cas les longes de via ferrata. Elles peuvent être utilisées en complément d’une longe de via ferrata, pour vous vacher (attacher dans le but de vous reposer).
Les mousquetons (type K)
Les mousquetons présents d’origine sur les longes sont dits “automatiques”. Le but est de faciliter leur utilisation. De plus, ceux-ci garantissent un verrouillage plus sûr (comparé aux mousquetons à vis traditionnels). Lors de la fermeture du doigt, la bague présente sur le mousqueton se positionne automatiquement dans l’ancrage et sécurise l’ouverture en la bloquant.
Depuis peu, une nouvelle génération de mousquetons est arrivée sur le marché. Le système en question permet de déverrouiller le doigt du mousqueton d’un simple appui de la paume. Ici, on pousse encore plus loin l’aspect sécurité, car le mousqueton ne peut s’ouvrir que de cette manière ! Aucun frottement intempestif ne pourra provoquer une ouverture involontaire.
Les mousquetons sont fournis avec la longe de via ferrata. On appelle le tout un « kit via ferrata« .
Le matériel de via ferrata facultatif selon les parcours
La corde
L’utilisation de la corde, en plus des longes à absorbeur d’énergie, permet de limiter la hauteur d’une chute (force de choc et facteur de chute).
La corde n’est pas obligatoire mais est fortement conseillée pour les situations suivantes :
- avec les personnes n’ayant pas l’habitude d’évoluer en montagne (manque d’assurance, vertige, etc…),
- avec les enfants ou les grimpeurs pesant moins de 50kg ou plus de 110kg (ces limites peuvent varier selon les longes),
- si l’équipement en place est vétuste ou mal installé (câble trop tendu ou ancrages éloignés de plus de 3m),
- si la via comporte des passages difficiles à probabilité de chute élevée,
- si l’utilisateur risque de heurter un obstacle lors de sa chute avant l’arrêt par la longe (plus ou moins 5m selon les longes).
Pour utiliser une corde, les manipulations et techniques d’assurage et d’observation doivent être réalisées par une personne, généralement leader, qui connaît le milieu et sait faire les bons choix. Nous vous conseillons fortement de vous faire encadrer par un professionnel (guide de haute montagne / moniteur d’escalade) pour votre première expérience.
La poulie double
Ce n’est pas toujours le cas, mais vous pouvez parfois rencontrer des tyroliennes sur votre chemin. Pour pouvoir les franchir il vous faudra une poulie ! Ce genre de passage est très courant dans les parcours d’accrobranche, mais il l’est aussi de plus en plus dans des via ferrata. Votre topo vous permettra de savoir à l’avance si une poulie est nécessaire, et cette information est également souvent indiquée en début de parcours, sur un topo panneau.
La poulie est reliée directement à l’anneau central de votre baudrier par une tête d’alouette (comme les longes). Vous pouvez positionner la poulie sur le câble et ensuite placer les mousquetons de vos longes sur les emplacements prévus à cet effet, au-dessus de la poulie.
Les gants ou mitaines
Les gants d’escalade ne sont pas obligatoires pour la via ferrata, mais rendront plus agréable le contact avec les éléments rencontrés au cours du parcours. Si vous avez les mains sensibles, n’hésitez pas à vous munir de mitaines d’escalade par exemple. Elles offre une bonne adhérence avec les barreaux et peut vous éviter des douleurs aux mains.
L’équipement personnel à prévoir
De bonnes chaussures
Une fois sur les parois on se rend vite compte que c’est le bazar aux pieds des grimpeurs… Chaussures de trail, chaussures de randonnée à tige haute, à tige basse, sandales… (oui oui). Difficile de trouver des conseils en parlant avec les pratiquants, sans rentrer dans un débat sans fin !
Cependant, si un type en particulier devait sortir du lot, ce serait la chaussure d’approche. Elles reprennent l’ADN d’un chausson d’escalade, mais sont plus tolérantes avec vos pieds.
Grâce aux semelles externes en caoutchouc et de leur bon grip, vous disposerez d’une bonne accroche sur les parois et différents équipements rencontrés (échelles, poutres, ponts de singe, barreaux, etc…). La protection n’est pas délaissée avec la présence de pare-pierres, de maintien aux talons et de système anti-torsion.
Attention, il s’agit ici de généralités, tous ces éléments, ainsi que la rigidité des semelles varient selon les modèles.
Un sac à dos
On recommande un sac à dos léger, avec une tenue haute pour la via ferrata. Cela évitera de vous gêner avec votre baudrier. Privilégiez les sacs entre 10 et 20 L de volume, vous pourrez y glisser dedans de l’eau, votre baudrier, votre corde, vos gants, des vêtements adaptés à la météo et quelque chose à grignoter.
L’accessibilité et l’agencement du sac sont à prendre en compte. On se voit mal passer le sac à dos devant soi à chaque fois que l’on souhaite chercher quelque chose dans son sac… La via ferrata n’est pas un télésiège ! Les sacs avec une poche à eau intégré sont par exemple de bons alliés pour la via ferrata.
Entretenir et contrôller son matériel de via ferrata
Une fois leur dixième bougie soufflée, il sera nécessaire de changer vos équipements de protection individuels (EPI) de catégorie 3 : synthétique / plastique. Cela regroupe donc le baudrier, le casque et la longe.
Les équipements de via ferrata ayant subi une importante contrainte avant la date fatidique (chute, choc, etc…) devront même probablement être changés avant les 10 ans.
Tout impact ou déformation visible sur votre casque, signe sa fin de vie. Même si vous l’aviez acheté la veille de sa première utilisation. Il se peut que la structure interne (non-visible) soit fissurée ou enfoncée. En cas de choc, celui-ci ne serait pas absorbé efficacement, et la protection optimale n’est donc plus garantie.
Pour les EPI métalliques tels que les mousquetons, la durée de vie est illimitée et cela dépend de son utilisation. Il faudra les changer si ils témoignent de signes d’oxydation, de traces de frottements, d’usures…
Les contrôles à faire sur son équipement
Que vous sortiez fréquemment ou occasionnellement, une fois au pied de la via ferrata, contrôlez bien votre matériel :
- Assurez-vous du bon fonctionnement des mécanismes de vos mousquetons.
- Vérifiez que la sangle jugulaire de votre casque soit bien attachée.
- Confirmez que la sangle de l’absorbeur de choc est bien enfermée dans la poche zippée.
- Suspendez-vous à la première broche, avec chaque mousqueton composant votre équipement, pour vérifier la tête d’alouette (nœud reliant les longes à l’anneau central du baudrier) et le bon ajustement de chacune des sangles de votre baudrier.
- Vérifiez-vous mutuellement (check group)
Une fois rentré à la maison, vérifiez l’état d’usure de chaque élément composant votre équipement :
- Coutures du baudrier.
- Fissures ou oxydation des éléments métalliques.
- Déchirement, même partiel, de l’absorbeur de choc.
- Impacts sur le casque.
- Etat des chaussures.
- En cas de doute, mieux vaut changer le matériel concerné.
Stockage et entretien
Stockez votre matériel de via ferrata dans un endroit sec et évitez les sources de chaleur telles que le soleil ou les radiateurs. Si vous nettoyez votre baudrier (ce qui n’est pas indispensable), utilisez du savon doux et lavez le à la main. Prenez soin de pendre votre corde à l’air libre et de vérifier fréquemment si elle ne comporte pas de coupures inquiétante ou si son âme n’est pas détériorée. Si votre équipement de via ferrata prend l’eau, faites le sécher sans l’exposer au soleil avant de le ranger.
La via ferrata est une discipline qui se déroule dans un environnement de montagne qui peut s’avérer dangereux si on y est mal préparé. Ces dangers peuvent être atténués en s’équipant correctement, avec du matériel qui vous correspond et en restant attentif avant, pendant et après votre sortie. Pour être sûrs de prendre les bonnes habitudes, de connaître les réflexes et automatismes à avoir en cas d’incidents, de respecter l’ensemble des règles de sécurité, vous pouvez organiser vos premières sorties accompagné d’un guide, et éventuellement encordé. Vous savez désormais quel matériel prendre pour une via ferrata réussie !
Pour planifier votre aventure et plus de précision, n’hésitez pas à prendre contact avec nos Rebloch’Experts qui pourront vous accompagner dans votre démarche !