Julien Chorier, ultra trailer originaire d’Isère et athlète de la Rebloch’team, s’est lancé un nouveau défi cette année : celui de participer à la célèbre course Le Tor des Géants. Une épreuve colossale au cœur des Alpes italiennes. Sera-t-il arriver au bout de cette aventure mythique ? Julien nous partage le récit de sa course, mêlant sueur, souffrance et beaucoup de résilience au cœur des massifs alpins.
Sommaire
- Qu’est-ce que le Tor des Géants ?
- L’équipement nécessaire
- Une première expérience emplie d’humilité pour Julien Chorier
- Une alimentation aux petits oignons et une bonne gestion du matériel
- Les premiers km qui se déroulent bien malgré la difficulté
- Une douleur qui commence à se faire ressentir…
- Une lourde décision à prendre
- Conclusion
Qu’est-ce que le Tor des Géants ?
Le Tor des Géants a été créé en 2010 par une équipe de passionnés dans la Vallée d’Aoste. Depuis, l’événement n’a cessé de gagner en popularité, attirant des coureurs de renommée internationale et des amateurs d’ultra trail.
Le Tor des Géants fait partie des courses d’ultra trail les plus dures au monde avec ses 330 km et 24 000 mètres de dénivelé. C’est une aventure qui repousse les limites physiques et mentales des coureurs au cœur des majestueuses montagnes des Alpes italiennes. L’événement est devenu l’une des épreuves d’endurance les plus prestigieuses au monde, attirant des athlètes venant des quatre coins de la planète. Cette course emblématique offre aux coureurs des panoramas à couper le souffle et des défis inégalés.
Le parcours et les étapes de la course
Le parcours du Tor des Géants est très exigeant et rend la course imprévisible selon les conditions météo. Les coureurs traversent des sentiers escarpés, des cols enneigés, des vallées profondes et des refuges de montagne isolés. La course est divisée en plusieurs étapes, chacune avec son propre charme et ses défis spécifiques. Parmi les étapes inoubliables, on trouve le passage à Col Malatrà, le Col du Nivolet, et le Col de la Crosatie, entre autres.
L’équipement nécessaire
Participer au Tor des Géants exige une préparation minutieuse, y compris pour le choix de son équipement. Les coureurs doivent être prêts à affronter des conditions météo changeantes, des températures froides en haute montagne et des terrains variés.
Voici l’équipement nécessaire (liste non-exhaustive) :
Cross Run LS Tee M
Ce t-shirt ultra-light à manches longues apporte confort et légèreté toute l’année, quelle que soit l’intensité de l’entraînement. Sa matière douce et agréable évacue efficacement la transpiration, tout en ayant un temps de séchage rapide, grâce à la technologie AdvancedSkin Active Dry.
Sa coupe Active fit, ses manches raglan et son élasticité offrent une grande liberté de mouvement pour des entraînements sans contraintes.
M’s Strider Pro Shorts
C’est un short ultraléger idéal pour le trail/running ou toute autre activité en plein air cet été.
Sa fine taille élastique vous offre une tenue et une solidité optimale tout en drainant efficacement la transpiration. Son slip intégré draine lui aussi l’humidité, sèche rapidement et procure un confort sans frottement. Le short a reçu un traitement HeiQ® Fresh pour une gestion durable des odeurs. Grâce à ses quatre poches enveloppes stretch, vous pourrez emporter avec vous votre petit en-cas.
Speedgoat 5
La Speedgoat 5 est une chaussure de trail pour homme de la marque Hoka.
La nouvelle semelle Vibram® MegaGrip est ici dotée de crampons Traction Lug pour une accroche et une puissance de freinage toujours plus optimales sur sol meuble.
On retrouve également une simplification de l’empeigne avec un mesh jacquard double couche recyclé qui offre un maintien sans faute tout en enveloppant très confortablement le pied.
Sense Pro 10 Set
Ce nouveau modèle a été créé pour proposer le meilleur aux athlètes qui pratiquent l’ultra-trail. Il possède naturellement une capacité plus grande de 10 litres pour aller toujours plus loin sans négliger le confort et la praticité.
Son fit est très précis grâce à la technologie SensiFit™ qui s’ajuste parfaitement au dos sans points de pression. Sa matière légère et souple en stretch est très agréable à porter tout au long de votre parcours. La matière en mesh est très efficace pendant l’effort car elle absorbe et chasse l’humidité.
Nao Rl
La Nao RL de la marque Petzl ultra-puissante, légère et rechargeable va devenir le modèle incontournable pour tout les traileurs.
Cette lampe possède la technologie de pointe développée par la marque, Reactive Lighting® qui s’adapte automatiquement à la luminosité ambiante, permettant de diminuer les manipulations et d’augmenter fortement l’autonomie de la lampe. Concernant les niveaux d’éclairage en lumière blanche, la Nao RL en possède trois pour s’dapter à la pratique et au besoin d’autonomie et de puissance.
Etui 3 barres bio
L’étui composé de 3 barres 100% bio Cacao-Noisette-Vanille de la marque BAOUW est une recette parfaite pour les amateurs de chocolat avec l’intensité du cacao, le croquant de la noisette toastée et la douceur de la vanille.
Une barre de céréales sans céréales pour une glycémie maîtrisée, pour éviter les coups de barre, à l’effort comme au quotidien. Des ingrédients nobles, rassasiants et digestes, pour un esprit sain et un corps sain. Un concentré d’antioxydants naturels (alliés indispensables à la santé, qui évitent de vieillir prématurément et préservent des maladies cardiaques et cérébrales).
Une première expérience emplie d’humilité pour Julien Chorier
Maintenant, laissons place au récit de Julien…
“Une magnifique première expérience sur le Tor des Géants.
Désolé de ne pas avoir été à la hauteur de cet événement hors normes. J’ai beaucoup appris et reviendrais mieux armé.
Un grand merci au kiné de Gressoney qui a identifié ma blessure au ménisque et qui m’a conseillé d’arrêter. Je pense qu’il s’agissait du bon choix pour mon intégrité physique.
J’ai passé de superbes moments avec Franco Colle et Romain Olivier en début de course puis avec le quatuor Galen Reynolds, Damian Hall, Gianluca Galeati et Corneliu Buliga. Bravo à tous les coureurs et premiers finishers.
Merci à Céline pour l’assistance et Snowleader pour le suivi live. 😉”
Une alimentation aux petits oignons et une bonne gestion du matériel
“Sur l’alimentation, tout semble validé. Des barres Baouw en début de course et quand la météo n’était pas trop chaude. Les compotes/purées ont pris le relais avec la chaleur à chaque ravitaillement. L’utilisation d’une boisson m’a permis de limiter les apports solides au plus chaud de la journée.
Pour la deuxième nuit, les repas chauds au refuge ont fait du bien.”
Pour le matériel, idem, le choix de partir avec des chaussures plus légères (protos TectonX) est également validé. Ensuite, j’ai délibérément changé de chaussures, chaussettes à chaque base vie (chaussettes T8) et Hoka Mafate 4. »
Les premiers km qui se déroulent bien malgré la difficulté
“En dehors d’une sortie de Courmayeur un peu euphorique, j’ai rapidement adapté la bonne allure. Laissant filer les cabris à la descente pour économiser les cuisses. Je revenais tranquillement dans les montées.
A la fin de la première nuit, dans l’ascension après Cogne, j’ai tout de même dû laisser filer Franco et Romain, petit passage à vide pour moi avant le levé du jour.
Je me retrouve rapidement à faire le yoyo avec Galen et Damian (à partir de Donnas). Je passe une superbe journée du lundi malgré les difficultés du parcours.
Au Rif. della Barma, Gianluca et Corneliu nous rattrape et on se retrouve tous les 5 pour partager un bon moment. Génial cette mixité culturelle (CA, UK, RO, IT). Je suis accompagné de coureurs expérimentés qui ont tous au moins fini le Tor 2 fois et fait des podiums. Le groupe est bon, il ne faut pas le lâcher.
La redescente sur Niel est très longue, très technique et entrecoupée de nombreuses petites remontées de 150 à 400m de d+. »
Une douleur qui commence à se faire ressentir…
“Bizarrement j’ai ressenti une petite douleur au genou sur la fin de la descente, je ralenti un peu. Je me retrouve à l’arrière du groupe avec Damian, devant ça file…
Mais on se regroupe tous juste avant Niel suite à une chute à l’avant.
L’ambiance à Niel est folle, 2-3km avant d’arriver au village on entend la musique, on voit les lumières. Le ravitaillement ressemble plus à une boîte de nuit qu’à un village isolé.
Je prends encore une fois le temps de changer de chaussettes chaussures, de manger un peu de purée, compote. Je suis un peu fatigué, on est lundi 21h30 (km 190,68 | D+ 16.989).
Et comme à chaque fois que je retrouve Céline à un ravitaillement, je change de lampe (Stoots HEKLA 3) pour ne pas avoir à économiser la batterie et rester confortable.
Dans la montée vers Colle Lazoney (860m D+) j’ai le genou qui tire fortement et commence à être un peu fatigué. Je n’arrive pas à suivre le groupe mais progresse tout de même régulièrement.
Malheureusement le début de la descente sera très compliqué avec l’impossibilité de courir, j’ai perdu toute flexion dans mon genou gauche.
La très longue et très technique (9km / -1200m D+) sera vraiment très compliquée et je dois marcher tout du long. L’allure très lente m’enferme encore plus dans la fatigue et le sommeil. Je ferais donc un petit break à Gressoney. »
Une lourde décision à prendre
« J’arrive donc seul dans l’immense base de vie déserte de Gresonney. J’annonce à Céline (qui ne peut pas rentrer dans la base de vie) que je vais faire un petit break.
Un potage bien chaud, une douche rapide et une sieste de 20 min me font du bien mais j’ai beaucoup de mal à marcher… Je vais voir le kiné avant de prendre une décision.
Après m’avoir examiné, manipulé pendant une dizaine de minutes, il lui semble que le ménisque est touché. Pour lui, il ne faut pas continuer au risque de l’abîmer de manière irréversible. La larme à l’œil, je prends la décision de rendre mon dossard.
J’aurais parcouru 204 km pour 17.983m de D+ sur ce Tor des Geants. Il restait tout de même plus de 130km et 10000m de D+
Je ne serai pas un géant cette année.
Je n’aurais pas pu expérimenter les 100 derniers km du Tor qui sont comme tout dernier tiers de course les moments clefs ou il faut vraiment être fort pour devenir finisher.”
Conclusion
Le Tor des Géants, bien qu’extraordinaire, est une aventure difficile qui met à l’épreuve le courage et la résilience des coureurs. Julien Chorier n’y aura pas échappé. À travers des paysages à couper le souffle, des étapes épiques, une histoire riche et des exigences d’équipement strictes, cette course incarne véritablement l’esprit de l’ultra-trail. En faisant le choix d’abandonner au 204ème kilomètre, Julien nous offre ici une belle leçon d’humilité. Comme quoi la passion ne suffit pas toujours, il faut parfois savoir s’écouter pour renoncer afin de se préserver…et revenir plus fort l’année d’après ? 😉